C’est discrètement en ce début d’année que Lucas Lombard dévoile Première nuit, son premier album. S’il y’a quelques années, c’est à la loi de Murphy que s’est intéressée Angèle, Lucas Lombard lui s’est laissé attirer par Les lois de Newton. Il en fait son premier single il y’a tout juste deux ans. Le mouvement des corps, le rapprochement, l’attraction seront donc ses sujets de prédilection, mêlant guitares et quelques références, Francis Cabrel en tête.
Je relie dans le ciel
Lucas Lombard – Les Lois de Newton
Quelques étoiles entre elles
Pour oublier un peu
Que je pèse des tonnes
Sous les Lois de Newton
Je retombe amoureux.
Dans la foulée il sort son premier EP 5 titres, avec un titre Crédits qui clôture l’effort. Selon l’intéressé, pour des raisons administratives, il fallait 10 minutes de plus à son EP. C’est sous cette contrainte que sa voix viendra conter l’histoire de l’enregistrement, à la manière de Vincent Delerm, qui invita Mathieu Amalric sur le dernier titre de Kensington Square. On y entend également des dialogues de films, une de ses nombreuses sources d’inspiration.
Sur son instagram, il ne se cache pas de ses influences : les films d’amour (ceux de Christophe Honoré, Claude Lelouch et Emmanuel Mouret en tête), les chanteur·euses d’hier et aujourd’hui (Clio, Delerm, Barbara, Souchon) sont affichés fièrement, tels des posters collés sur les murs d’une chambre d’ados.
C’est évidemment ce qui émeut à l’écoute de ce premier album. Lucas Lombard, la mi-vingtaine à peine entamée, semble déjà envahi par la mélancolie du temps qui passe.
Les souvenirs de l’enfance, les trajets en voiture, les cheveux gris de son père, il se souvient des entrainements de foot dans Les mercredis. La phrase Joue en une touche et lâche ta balle sonne comme un gimmick, tout droit sorti d’un album de Souchon.
Les villes (le boulevard Saint-Germain ou l’avenue Félix Faure à Paris, Masséna à Nice, Kensington ou Marble Arch à Londres) et les noms communs (Sempé) parcourent les chansons, qui se révèlent au fil des écoutes de plus en plus cinématographique. Sur quelques intonations (2000), on pense même à Arnaud Fleurent-Didier (sur Imbécile Heureux, sorti il y’a 14 ans).
Lucas compose et écrit ses chansons, accompagné par Samuel Cajal. Il créé lui même le graphisme de la pochette. C’est un premier album qui mérite plus que quelques centaines d’écoutes sur les plateformes de streaming, et des dates de concerts qu’on espère pleines.
Mais tout ça elle l’ignore
Lucas Lombard – Elle dort encore
Elle ne sait pas mes nuits d’été
Mes nuits passées à l’espérer
Cette fille qui dort
Car elle, elle dort encore
Elle ne sait pas mes nuits d’avant
Et moi j’y pense en souriant
Et je m’endors
Last modified: 1 février 2024