Roseboy666 – Prettiest Loser
Connaitre Roseboy666 sans vraiment le connaitre : je voyais sa pochette passer sous mes yeux depuis quelques mois sans vraiment y prêter attention (allez savoir pourquoi, elle est peut-être trop passe-partout…)
Et puis il y a quelques jours, jai jeté un oeil à la tracklist : Hyacinthe, The Pirouettes, Babysolo33… des noms que j’ai déjà évoqués ici, certains depuis bientôt dix ans, d’autre tout récemment.
Au nom de l’album, Prettiest Loser, on voit tout de suite que ce ne sont pas les premiers ou les adeptes du podium qui seront célèbrés. Ici on préfère les losers. Les jolis losers. Puiser dans la rupture amoureuse, aller chercher ce qu’il y’a de plus beau ou de plus douloureux, c’est le beat principal de l’album.
Même quand tu dors tu danses un peu
Même quand j’suis mort j’y pense un peu
Roseboy666 – Voeu
T’es jamais très loin quand j’fais un voeu
J’ai vu des humains j’me méfie d’certains d’entre eux
Prettiest Loser c’est dix titres, et Roseboy666 convie dix artistes pour ce voyage post-lover : The Pirouettes, Babysolo33, Hyacinthe, Khali, Simili Gum, sean, Sidi Sid, Johnny Jane, AnNie.Adaa et 47 Meow. Un point commun ? Il est difficile pour chacun d’entre eux de définir leur musique ! La complexité d’un projet est probablement de faire cohabiter tous ces univers différents et d’en faire un mix cohérent ; c’est ce que Roseboy666 a accompli avec cet album. Un exercice auquel il s’est déjà prêté pour ses deux premiers projets.
Alors qu’en tant que producteur il reste la colonne vertébrale sur tous les morceaux, à la manière d’un Jamie xx, il met en lumières dix talents, certains confirmés, d’autres jeunes pousses.
Babysolo33, qui elle aussi a sûrement gardé son pseudo de son skyblog, pose sa voix sur une tune autotunée. Vocoder et synthés lancés à pleine balles, qui sont le souffle même des rutpures amoureuses qui parcourent l’album.
Feu The Pirouettes ont aussi rejoint le projet, habitués eux aussi des multiples collaborations (Timothé Joly, Nusky & Vaati, Zuukou mayzie, Hyacinthe, etc.). La voix vocodée du jeune sean, qu’on pourrait confondre avec celle de Booba (album ULTRA) se complaint langoureusement sur Sourire menteur.
Des références évidentes transpirent l’album (Yung Lean en tête), sans pour autant prendre le dessus sur les compositions du jeune producteur.
Les titres sont également clippés (sauf Antidote), amplifiant l’esthétique singulière du projet. Laissez-moi donc me rebaptiser Pinkfrenetik86.