À peine la programmation du Pitchfork Music Festival Paris dévoilé cet été, mon intérêt ne s’est pas porté vers les têtes d’affiches, mais plutôt vers les espoirs. Le groupe Ought en tête évidemment : leur premier album est un bijou. Le r’n’b lover How to Dress Well, auteur de (déjà) trois albums. Le songwriter aux mains d’or, The War on Drugs, et James Blake, qui marie le jazz et l’électro.
Les concerts cette année commencent plus tôt, il y’a donc beaucoup plus de monde pour le groupe qui ouvre le festival, comparé au public présent devant petit fantôme l’an passé. C’est Ought qui démarre, et leur répertoire tendu, sec et nerveux n’est pas là pour accueillir le public en douceur. Attaquant avec le titre éponyme de l’album, Today More than Any Other Day, la silhouette longiline du chanteur maitrise parfaitement l’espace sur scène. Sa voix, presque enlevée, surplombe la salve mélodique balancée par ses trois compagnons. Étant donné la longueur des morceaux, le quator Montrealais ne jouera pas plus de cinq titres. Le public aura l’honneur d’entendre un titre inédit : Beautiful Blue Sky.
À peine fini, Tom Krel, aux manettes de How To Dress Well a pris place sur la scène opposée. Son set, beaucoup plus rythmé que les versions studio de son dernier album, balance des mélodies coulantes parfumées d’amour. Pour certains, on frôle l’indigestion, moi je fonds. Surtout quand il interprète Words I don’t Remember pour finir son set.
The Notwist rentre sur scène, et j’avoue que je vais divaguer entre les différentes attractions du festival. Grande balançoires, partie de Twister, shops, mes yeux se sentent attirés par tout. La pop hybride du groupe Germanique arrive quand même jusqu’à mes oreilles, qui apprécient, malgré les virages électroniques.
J’avais beaucoup aimé l’album Slave Ambient de The War on Drugs, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai mis du temps à lancer l’écoute de Lost In My Dreams. Erreur, puisque les chansons du chanteur originaire de Philadelphie, s’avèrent être les plus belles de l’année. L’ex camarade de Kurt Vile construit comme son pote, des chansons fleuves qui viennent caresser la peau : c’est fluide et ça respire. Dans le public, les amoureux s’embrassent, pendant que les autres n’ont d’yeux que pour Adam Granduciel, qui porte décidément bien son nom.
Mogwai n’étant pas ma tasse de thé, je fais l’impasse, et me retrouve coincé une heure plus tard dans la foule juste avant l’entrée en scène de Jon Hopkins. Ce musicien électro est accompagné par un écran qui diffuse images abstraites et figuratives, résonnant parfaitement avec sa musique. Mais une heure c’est un peu long pour moi.
Place à James Blake pour clôturer la soirée, qui m’avait déçu il y’a plus d’un an au Primavera Festival de Barcelone. Tombé en amour pour son deuxième album, Overgrown, j’avais trouvé son set un peu froid, et surtout très mal sonorisé (la faute au festival certainement). Si les problèmes de son ont été réglé ce soir, j’ai toujours du mal à me laisser emporter. Petit décollage du sol tout de même pendant Limit To Your Love et Digital Lion, titre mixant angoisse et passion. Le jeune homme travaillerait sur un troisième album, c’est donc sur ma platine que je l’attends.
La deuxième journée ne m’attirait pas spécialement (excepté Belle & Sebastian), pareil pour la troisième, excepté Jamie xx qui risque de retourner la Grande Halle de la Villette. Le premier soir pouvait se targuer d’avoir la plus belle affiche. Aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour : Ought avait raison.
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Last modified: 11 novembre 2014
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