Une jeune femme blonde au visage aminci, avec un casque vissé sur les oreilles se retrouve en gros plan face à nous. Elle écoute une maquette semble t-il, mais n’est pas satisfaite. Enfin si, peut-être. Quoi que non. En fait elle ne sait pas. Ca commence donc par un doute, et ce documentaire de Marc-Antoine Roudil en sera parsemé.
Cette jeune femme c’est Le Prince Miiaou, une auteur compositeur interprète de 29 ans, que j’ai vu pour la première fois en 2010, en première partie de Benjamin Biolay. Elle s’apprête à sortir son quatrième album, mais c’est lors de l’enregistrement du troisième en 2010 que le réalisateur de Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés a souhaité la suivre.
Pendant 1h40 nous allons avec Le Prince Miiaou être envahis de doutes. Maud Elisa Mandeau gratte sa basse un peu au hasard. Des mélodies « faciles » se libèrent, mais non, stop. Ce n’est pas pour elle, le jeu serait trop simple. Alors elle s’entête sur une note un peu délicate, qui se joue au millimètre près sur son instrument. Comment une mélodie se créée ? Est-ce le hasard ou le travail ?
L’hésitation persiste et ces interventions sont enrichies de je ne sais pas répétitifs. Epuisée, la musicienne prendra un café pour se relaxer entre les nombreuses clopes qu’elle se fume.
Maud Elisa continue à se méfier, devant le micro notamment, où elle doute de sa voix. Elle répète les textes de ses chansons avec l’aide de son ingénieur. Sa voix est fragile, mais on le sait aujourd’hui, peut faire des éclats.
On quitte le mini studio pour rejoindre son manager et conseiller, qui lui donne les ressentis d’un directeur artistique sur les premières maquettes de son troisième album. Ce directeur artistique a pris sa claque lors de la première partie de Benjamin Biolay, je n’étais donc pas le seul a être soufflé par son talent.
Elle commence à prendre peur et se demande si être dirigé par un label est bon pour elle. Fill the Blank with Your Own Emptiness sera donc auto-produit. Elle créera elle-même les pochettes promos de l’album faites à partir de jaquettes de bois et accompagnées d’un jeu de l’oie. Elle veut faire tout toute seule, même là où elle n’est pas experte.
Pour la fin du documentaire nous la retrouvons à la soirée de clôture du Festival des Inrocks. Ana Calvi fait des vocalises dans la pièce d’a côté, Le Prince Miiaou, elle, se prépare. Les lumières s’allument, et pour ceux qui l’ont vu en concert, savent l’attitude fébrile qui envahit son corps juste avant de poser sa voix sur le micro. Mais la magie prend, et elle fait des étincelles.
Nous sommes en 2013, et son quatrième album est quasiment terminé, nous avons pu suivre les différentes étapes de réalisation depuis son Facebook. Il sortira dans quelques mois.
Ecoutez Le Prince Miiaou
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Last modified: 10 juillet 2014