Je l’attendais ce deuxième album de Wild Nothing, un des groupes phares du label de Brooklyn Captured Tracks. Leur premier album, Gemini, 42 minutes de pop rétro et sautillante, a été mon album préféré en 2010. Je les ai vu en concert à chacun de leur passage à Paris, et j’ai aussi chéri leur EP Golden Haze qui a suivi en 2011.
Aujourd’hui sort Nocturne, un album qui s’écoute au rythme des phases lunaires dirons-nous. Le premier extrait Shadow a été dévoilé au début de l’été. Rien de dépaysant, le groupe reste dans un univers dream pop, avec une voix peut-être plus élégante, et des mélodies plus léchées, sûrement dû à l’ajout de cordes à la fin du morceau.
S’en est suivi Paradise, un titre fleuve qui pendant six minutes nous élève. Le titre est instrumental pendant quasiment la moitié du temps. On y côtoie même les oiseaux, c’est dire si on est haut. Les voix refont leur apparition à la fin du morceau pour un atterrissage en douceur. Pour la prochaine chanson, on atterrit sur la lune ?
Nocturne est moins évident que Gemini. On ne sautille pas du premier coup, les images et les souvenirs ont du mal à venir à la première écoute. Il faut se laisser envahir par ces mélodies pour que l’album nous appartienne. Les titres restent avant tout lumineux, comme Nocturne, rappelant ceux du premier album. Les univers restent flous, mais les mélodies irisées prennent le dessus. Les instruments se greffent les uns aux autres par couches successives, nous projetant dans une ambiance réjouissante.
Wild Nothing by Daniel McMahon
Through the grass a son petit côté oriental avec ces gimmicks de guitares sèches entêtants. On pense à Heavenly Beat, un des dernières pépites de chez Captured Tracks.
Avec le temps, les titres de l’album se transforment en pistes à la fois dansantes et mélancoliques où les souvenirs proches ou lointains envahissent nos esprits. Les mélodies accrochent, et l’album semble enfin nous conquérir.
Wild Nothing a vu les choses en grand et sort pour l’occasion un album avec six pochettes différentes. Tant qu’on y est, et si on allait fouler la lune ? Neil Armstrong y est déjà retourné.
Ils seront en concert au Pitchfork Music Festival de Paris le vendredi 2 novembre.