Il y’a un peu plus d’un an, je ne savais même pas que Granville était une ville baignée par la Manche. Aujourd’hui en plus d’agrandir ma culture géographique, Granville est un groupe de musique, dont rare sont ceux qui n’en ont pas entendu parler en 2012 (enfin, si on écoute un peu de musique, mais sans rester l’oreille collée au poste de radio diffusant NRJ en boucle). A l’instar de Lescop il y’a quelques mois, Granville a fait son petit buzz l’an dernier.
Et tout ça, grâce à une chouette vidéo (amateur) de leur premier titre, Le Slow. On devine une moue boudeuse mais charmante de la chanteuse, une certaine gouaille dans la diction, des paroles qui raffolent de name-dropping, une mélodie solaire… ça plait. Le slow mène donc la danse, et Granville sort un EP au printemps, Jersey / La Ville Sauvage, emmené là aussi par un titre-ville : Jersey.
Le 4 février sort leur premier album Les voiles. Le début de l’album ne déconcertera pas ceux qui ont aimé les débuts du groupe. Les mélodies sont solaires, assez naïves, et la voix de la chanteuse, Mélissa Dubourg, tout aussi ingénue. Alors que Lescop, Aline, La Femme sautent à pieds joints dans les années 80, c’est vers les yéyé que se replongent les membres du groupe. Bercé par les chansons de l’époque, Granville tente de faire revivre les mélodies qui ont fait les débuts de France Gall (Nous ne sommes pas des anges), entre autre.
Les titres qui suivent résonnent comme une carte postale d’enfance. Robe rouge (j’aime beaucoup la fin du morceau), Polaroïd, Adolescent, Tic Tac Boum, l’univers de Granville est parfumé de papier jauni et sent bon l’enfance. On se laisse vagabonder au gré de nos souvenirs plus ou moins personnels.
Le groupe affectionne aussi la musique plus actuelle, notamment ce qui se fait de l’autre côté de l’océan, sur la côte ouest des Etats-Unis. Direction la Californie, puisque Best Coast est une de leurs influences. Alors évidemment, pas de quoi confondre Les Voiles avec le premier album du groupe mené par la chanteuse Bethany Cosentino, mais les rayons du soleil se font tout aussi sentir.
Dommage d’avoir retravaillé la version du Slow. La première était tellement parfaite. Je ne dois pas accepter dans le fond qu’on retravaille les chansons sorties quelques temps avant l’album (j’avais eu la même déception avec Elle m’oubliera d’Aline, Terrible Day de A Classic Education et prochainement Shallow de Beach Fossils…).
La première partie de l’album se révélant assez enfantine, il faut attendre le titre Les Corps Perdus pour enlever cette couche malicieuse, et flirter parfois avec le rock. Macadam est mon titre préféré de l’album. Celui qui s’écarte un peu de l’ambiance générale. L’ovni qui fait apprécier encore plus la voix quasi saturée de la chanteuse.
Sur le dernier titre, le groupe met Les Voiles. On aurait très bien pu voir se titre en introduction… Mais souhaitons leur une belle traversée.
PS : Je viens de découvrir que sur la version vinyle, le titre Les Voiles a été placé en tête de tracklist. Bonne idée :)
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Last modified: 12 février 2013