C’est un des albums que j’attendais le plus ces derniers temps. La première fois où j’ai entendu Bedroom, je l’ai très vite associé au projet de Trevor Powers aka Youth Lagoon. Même sensibilité à fleur de peau, des mélodies cotonneuses et des voix pleines de rêves.
Les deux jeunes hommes ont désormais pris des chemins différents. Youth Lagoon s’est aventuré vers un chemin beaucoup plus casse-gueule pour ma part. Bedroom lui, continue à explorer l’univers musical qui le caractérise : la dreampop.
Son premier album, Vivid, est un laisser-aller pour les rêves et les voyages. C’est un album vivant, qui nous plonge dans des ambiances irréelles, pourtant créées à partir d’instants de tous les jours.
Bedroom vient de sortir son deuxième Grow. Le premier extrait mis en avant, We all need something, annonçait une direction encore plus mélancolique. Les titres s’étirent, comme le temps qui refuse de s’arrêter. Armé de sa guitare et de ses boites à rythmes, Noah Kittinger compose lui-même ses chansons teintées de spleen.
Comme sur Vivid, il rentre à pas de loup : Being Hunted est un morceau quasi-instrumental qui vient tranquillement installer le décor. Les chansons m’accompagnent quotidiennement. Ce n’est plus un album à proprement parler, mais un univers dans lequel j’évolue naturellement. Appuyer sur play n’est pas simplement lancer une liste de neuf chansons, c’est m’envelopper dans une bulle.
Peu d’instruments, mais une boite à rythme souvent présente, Bedroom joue avec les mélodies. Il ralenti puis accélère le rythme. Sa voix vient se poser, beaucoup plus franche qu’auparavant.
Jade Lawhon accompagne le jeune chanteur sur deux titres. We all need something où elle vient le soutenir sur les refrains, et sur Drift Away où elle vient assurer les échos.
Grandir est un sujet cher à Bedroom qui observe le temps qui passe et s’efface. Ces moments qui vous filent entre les doigts, où rien ne dure. La chambre de Noah Kittinger n’est pas seulement le lieu où il compose ses chansons, c’est aussi un lieu éxutoire : doutes, interrogations, désirs ne forment qu’un tout. Son projet musical est peut-être le fruit de tout cela.
La mélancolie parcourt les chansons de Bedroom. La légèreté elle, vous attrape et vous élève, doucement, sereinement.
Last modified: 26 juin 2014