Il y a des projets musicaux qui surgissent un peu de nulle part avec un tube ou un EP accrocheur. Puis plus de nouvelles pendant quelques mois, voire quelques années. Lesdits artistes refont alors surface, avec une communication beaucoup plus maîtrisée. La musique de son côté, suit-elle le rythme ?
C’est le cas par exemple d’Oscar, qui est apparu en 2014 avec le single Sometimes. Deux ans plus tard et sans trop de news, le chanteur anglais vient de sortir son premier album, avec une communication efficace, et une nouvelle version du titre Sometimes… envoyant aux oubliettes l’original.
Roosevelt, je l’ai entendu pour la première fois début 2014. C’est grâce au feu magazine MagicRPM : impossible de résister au tube Montreal et de ses trois acolytes issus de l’EP Elliot. C’était comme peindre la boule à facette en noir : danser sur du disco tout en se laissant envahir par la mélancolie.
The Guardian disait au sujet du jeune Allemand : “Roosevelt produit de la dance music pour les gens qui ne dansent pas parce qu’ils sont trop déprimés pour le faire.”
Après avoir enchaîné les club mondiaux, Marius Lauber se retire pendant deux ans et s’active sur son premier album. Fin avril il publie un clip dévoilant d’un coup deux singles : Colour / Moving On. Roosevelt n’a rien perdu de sa superbe. La boule à facette est toujours là, le chant lui s’avère plus franc. Avec une voix parfois haut-perchée tant elle est trafiquée, on se demande si ce jeune producteur n’est pas né d’une union entre Neon Indian et Chad Valley.
C’est donc en plein milieu de l’été, et pour faire suite aux différents singles dévoilés petit à petit, que Roosevelt révèle son premier album. Une introduction instrumentale et une minute plus tard, nous voilà à nouveau sur la piste de danse. Belong et Fever écrasent tout sur leur passage alors que Sea (nouvelle version) s’apprécie sur la durée. Roosevelt s’efface le temps d’un titre (Daytona) laissant parler les machines.
Piochant autant dans le passé (New Order, Talking Heads, la disco) que dans le son d’aujourd’hui (Caribou, Neon Indian), Marius Lauber démontre en douze titres ce qu’on attendait de lui : mixer euphorie et mélancolie.