Écrit par 14 h 18 min 2016, Albums/EP

O – Un Torrent, La boue

O - Un Torrent, La boue
O - Un Torrent, La boue

Il y a dix ans, c’était Jeanne Cherhal qui nous proposait de jouer avec l’eau, avec un album articulé autour de la molécule H2O. Aujourd’hui, c’est au tour d’O, alias Olivier Marguerit, de nous éclabousser avec son premier album solo : Un Torrent, La boue.

C’est pourtant avec une fibre végétale que s’ouvre l’album. La guitare s’installe progressivement, et de sa voix satinée, O aimerait nous offrir l’odeur du coton. La mélodie s’emballe et prend des allures de fugue. A l’arrivée, on se surprendrait presque d’avoir pu respirer l’odeur de quelque chose qui n’en a pas… Pari réussi.

O (Oivier Marguerit)

Les chansons se suivent mais ne se ressemblent pas. La mélancolie de L’odeur du coton laisse place à l’éclatée Répéter / Disparaître. O alterne anglais et français (coucou Baden Baden époque premier album et Frànçois & The Atlas Mountains) et ses acrobaties lui vont bien.

J’ai tellement peur de me répéter
Répéter, répéter, répéter, répéter,
Répéter, répéter, répéter, répéter,
Répéter, répéter, répéter, répéter,
J’ai tellement peur de disparaître
J’ai tellement peur de disparaître
J’ai tellement peur de disparaître

La pop réjouissante de My Heart Belongs To You rappelle qu’O a été guitariste aux côtés de Syd Matters mais qu’il collabore aussi avec d’autres artistes (Mina Tindle, Chicros, Thousand). Nourris par ses propres expériences, c’est à lui de nous déverser sa pop aqueuse.

Après un couplet, il ne faut pas forcément s’attendre à un refrain, et vice versa. Les schémas sont inattendus, les voix off surgissent, sa culture pop se mixe avec la sexualité ou la mort.

Bebi excite, réveille le désir ; la mélodie est construite comme une machine onirique.
Les textes plutôt légers, et moins torturés qu’un Benjamin Biolay, révèlent tout de même une grande sensibilité. Ils sonnent pop (Mon écho), mais épousent aussi parfaitement les touches d’un piano (Plonge dans l’eau). Le disque regorge de phrases qu’on aimerait crier à celui / celle qui nous fait vibrer :

Un jour je t’offrirai l’odeur du coton

Baigne toi dans mon lit / Je laverai tes soucis à l’envie / Si tu pleures dans mon corps / Tu nourris mon effort

J’ai tellement peur de me répéter / J’ai tellement peur de disparaître

Dors dans mon lit / Brûle tes remords / Oublie le froid / Oublie la peur

J’ai vu tes yeux brown / Et ta peau couleur bois mouillé / J’ai bu tes paroles / Dans ton sexe je me suis noyé / Regarde moi nu / Je ne te dis rien / Je t’offre tout

Ma bouche pleine de ton goût

Olivier Marguerit sera à La Maroquinerie mardi 29 mars.

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Last modified: 29 mars 2016

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