Il y’a six mois je ne savais même pas si Requin Chagrin était un mec ou une nana. Le même sentiment quand j’ai écouté pour la première fois Beach House. Peu importe, la diction saccadée du titre Adélaïde me faisait danser. Rose, le deuxième titre mis en ligne, conviait les plus mélancoliques d’entre nous à danser un slow avec leur chéri(e) / leur ex / eux-même. Deux phrases qui se perdaient sous le vacarme de la batterie, et que je chantais à tue-tête dès que je pouvais.
Tout se perd dans le brouillard
L’eau se trouble au fond de ma mémoire
On est donc en septembre, l’été est bien fini, et on en sait un peu plus sur ce groupe au drôle de nom. Requin Chagrin c’est Marion Brunetto, 25 ans. Elle est aussi la batteuse du groupe Les Guillotines. Grégoire Cagnat (basse), Yohann Dedy (clavier) et Romain Mercier-Balaz (batterie) l’accompagnent aux instruments et parfois sur les textes. La demoiselle n’a pas perdu de temps, puisque son premier album est en écoute digitale depuis début septembre chez La Souterraine, et sera même disponible en vinyle le 31 octobre chez Objet Disque.
C’est donc sur huit titres (c’est court) que Marion nous embarque dans un univers . RC le titre d’ouverture met les voiles, on a envie de tout quitter. Des mots s’échappent, d’autres restent enfouient sous les instruments : on en chope comme on peut. On pense à Seapony, mais avec un boucan plus prononcé ; une attitude west-coast propulsée dans les 60’s par la voix chaloupée de Marion.
Alors qu’Alysson, aide à lever les yeux au ciel (ou à regarder ses pompes en marchant) tout en vaçillant la tête, Le Chagrin est le tube caché de l’album. Une dynamique qui tabasse et se maintient pendant plus de trois minutes, enfin deux minutes exactement, et reprend de plus belle dans les trente dernières secondes du titre.
REQUIN CHAGRIN, en gros sur la (très jolie) pochette, couleur indigo, sonne comme un nom de station balnéaire. Un endroit secret, que tout le monde entend parler, mais que personne ne sait vraiment situer. Les huit titres de Requin Chagrin sont à la fois universels et immédiats, et pourtant, on aimerait les avoir uniquement pour soi, comme un secret bien gardé.
Last modified: 17 décembre 2015