2015 Albums/EP

Le Noiseur – Du bout des lèvres

Le Noiseur – Du bout des lèvres
Le Noiseur - Du bout des lèvres

Sur le papier il y a tout pour me plaire. Un nom plutôt casse-cou romantique. Des références déjà usées mais pour lesquelles mon petit coeur fond (Biolay, Gainsbourg, Doinel, Truffaut). Le principal concerné se dit d’ailleurs plus proche de Daniel Darc pour les influences. C’est encore moins pour me déplaire.

Presque douze mois se sont écoulés depuis que j’ai entendu pour la première fois le titre 24×36. C’est la voix de Le Noiseur qui m’a happée. Presque soufflés, comme s’il venait d’aspirer une taf de cigarette, les mots murmurés du jeune artiste viennent se loger au creux des oreilles.

Après quelques scènes (dont La Flèche d’Or en juin 2014) et deux autres singles, il sort aujourd’hui son premier album, Du bout des lèvres.

Comme un film, l’album démarre par un générique. C’est la douce voix de Lola Créton (extrait du film En Ville de Valérie Mréjen et Bertrand Schefer) qui introduit le disque. Et qui mieux qu’une actrice pour préfacer onze courts-métrages ?

Les images sautent aux yeux, les scènes surgissent. Sa voix effleure des personnages que l’on devine. Les histoires s’enchainent, et ont toutes le même goût de mélancolie. On fume beaucoup dans les chansons de Le Noiseur (même si je ne supporte pas la clope, il est évident que l’on ne remettra pas en cause l’aspect romantique de la fumée de cigarette). On se ballade aussi dans Paris, les filles tournent le dos, mais nous tiennent la main.

Le Noiseur

Les mélodies sont presque acoustiques, et le phrasé du chanteur se fait monochrome, comme abattu par une récente séparation. C’est d’ailleurs suite à la fin d’une histoire qu’il a décidé de se révéler au public. Les mélodies, viennent habiller tout en pudeur les mots qui défilent.

Même si des titres restent plus en tête que d’autres, il est difficile d’imaginer un titre de Le Noiseur passer en boucle à la radio. Ses chansons s’écoutent intimement, le soir dans son lit, comme un secret que l’on ne voudrait pas partager.

Qu’il soit question de futur incertain (Si Petite), des souvenirs (Défile), de l’amour-extra (Sexual Tourism), de la vieillesse (La maison d’Etretat), les mots et la diction de Le Noiseur véhicule une atmosphère charnelle. Il prononce l’anglais comme personne (Touri-zeume), assurant sa sexe-attitude.

La voix monocorde peut ennuyer. L’atmosphère presque désespérante peut agacer. Chez moi, c’est tout l’inverse.

Écoutez Le Noiseur

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