Marble Arch. À lui seul, ce nom est un vrai mystère. Si vous n’aimez pas vous perdre dans les endroits inconnus, n’allez pas plus loin.
Tous les jours, grâce à ce merveilleux outil que l’on nomme l’internet, nous pouvons découvrir de nouveaux albums, de nouveaux artistes, voire de nouveaux styles musicaux. Dreampop, synthépop-post-jazz-r’n’b, ou bien post-punk-psyche-dark sont des expressions que l’on a déjà croisé quelque part. Je ne sais pas comment pourrait être définit la musique de Marble Arch. C’est peut-être ça qui est excitant.
J’écoute le premier album du jeune Rennais depuis plusieurs semaines, en boucle. Mais je suis incapable de dire pourquoi je l’aime. C’est comme-ci chaque écoute effaçait la précédente, et qu’elle allait être différente de la suivante. Dans The bloom of division, on se perd sans même vraiment savoir où l’on allait au départ.
L’entrée se fait par la petite porte. On soulève un rideau perlé, qui reflète les rayons du soleil (ou des néons si vous préférez les ambiances nocturnes). La voix du jeune homme résonne au loin, jusqu’à prendre ses aises et se confondre avec les instruments (By the lake).
On se laisse prendre par la main, au risque de recevoir des coups (Antiscript), mais on ne sait jamais vraiment si ceux-ci frôlent la violence ou le désir.
Heartshake est peut-être au final le titre qui résume le mieux l’album. De par son nom d’ailleurs. On est secoué, et forcément, c’est le cœur qui est touché en premier. Les instruments tourbillonnent, la tête suit le mouvement.
Marble Arch se dit fan des Suédois de The Radio Dept. Étant donné que nous sommes sans de leurs nouvelles depuis un moment, je prend alors la découverte de ce musicien comme un message. La relève ?
Enregistré dans une chambre qui ne doit pas excéder une quinzaine de mètres carrés, l’album ouvre pourtant les fenêtres en grand.
Les titres défilent et les images sautent devant les yeux : crème glacée le long d’un trottoir, retrouvaille inespérée, pluie qui s’abat sous un ciel encore bleu, des plaines à perte de vues, ou encore sourires secoués par des larmes. Les souvenirs aussi ne manquent pas. On se demande si à chaque morceau, Marble Arch n’a pas lâché les cordes, pour lui aussi se laisser porter par un souffle vertigineux.
Le calme s’invite pour apaiser le tout (A grave), et sa voix éthérée touche quiconque s’en approche. Les ambiances brumeuses rappellent qu’un autre groupe, qui excelle en la matière, vient tout juste de se reformer. Marble Arch synonyme de Slowdive ?
Influencé ou pas par d’autres groupes, Marble Arch bricole un univers singulier, où il est bon de respirer un grand coup, d’ouvrir les bras, et de se laisser tomber à la renverse.
Le premier album de Marble Arch est en écoute gratuite sur Bandcamp et téléchargeable pour quelques euros. Une version vinyl sera disponible en septembre.
Last modified: 30 août 2016