C’est d’abord un souvenir précis. Dans une bar typique de Berlin (le Zur wilden Renate pour être précis), en septembre dernier, on m’a fait écouter le morceau Blow Up de Kid Francescoli. Sorti au printemps 2013, la voix du chanteur dans ce titre, que l’on pourrait prendre pour une voix-off de film, vous choppe dès les premières secondes. Le morceau s’élance ensuite pour une danse de près de 7 minutes. Des boucles synthétiques accompagnent une autre voix, féminine celle-là. Le clip est d’ailleurs réalisé comme un court-métrage, accentuant l’effet cinématographique de la chanson.
Qui donc se cache derrière Kid Francescoli ? Il faut savoir, pour les non-footeux comme moi, qu’Enzo Francescoli était un entraineur de football Urugayen, qui a aussi joué à Marseille. Le quator est donc originaire de Marseille et a souhaité rendre hommage à son héros sportif.
Dans le clip on fait la connaissance d’une jeune fille, Julia. C’est elle que l’on retrouve aussi placardée sur la pochette. L’album s’est enregistré entre 2009 et 2013. With Julia raconte cette période là : les rencontres, les voyages, et une histoire d’amour, avec ladite Julia. L’album découle donc de cette rencontre, qui a eu lieu à New York il y a maintenant plusieurs années.
Aussitôt la piste 2 enclenchée on se laisse emporté par un côté cabaresque, presque dolce vita. La voix de Julia enregistrée parfois à partir de Skype ou d’un dictaphone, réchauffe n’importe quelle pièce dans laquelle vous vous trouvez quand vous écoutez l’album.
La chanson Prince Vince (là aussi clin d’œil au Prince Francescoli dans le titre) me renvoie, et c’est personnel, au film L’auberge Espagnole de Cédric Klapisch. Je revoie le passage du film où Xavier vit ses derniers instants à Barcelone. Quasiment instrumental, le morceau est gorgée de nostalgie qu’on aimerait évacuer au plus vite, en dansant.
On retrouve un lien avec ses précédents albums (même si la production du dernier est plus électro). Boom Boom #2 a par exemple un grand frère un peu plus oriental, Boom Boom, sur l’album It’s happening again.
Le titre disco-futuriste Does she? pourrait presque se retrouver sur le dernier album de Chromatics. La voix lascive et aérienne de Julia, encerclée par des sons électriques, se mêlerait parfaitement à celle de Ruth Radelet. Influencé par Air, de longues plages instrumentales parcourent l’album. C’est Italia 90, qui a la lourde tâche de clore cette danse qui dure maintenant depuis 8 titres.
L’album démarre par un souffle. Un souffle qui perdure pendant 34 minutes, et que l’on ressent encore sur notre corps, même une fois l’album terminé.
Last modified: 7 mai 2015