Un peu plus d’un an après qu’une collègue m’ait envoyé une vidéo, à priori anodine, voilà que Fauve sort son premier EP, nommé Blizzard. Il s’est passé beaucoup de choses depuis pour ce collectif. Difficile d’avoir des avis mesurés quand on évoque leur nom ou une de leur chansons. Certains ont des boutons sur le visage (comme à l’époque de Lana Del Rey ou Wu Lyf), d’autres ont le cœur qui s’emballe, comme moi.
Parce que t’es beau
Comme une planète
Je t’ai dans la peau, je t’ai dans la tête
Je te le répèterai
Tant qu’il faudra
Tu peux pas t’en aller comme ça
Ça fait donc près de quatorze mois que les mots comètes, planète résonnent dans ma tête. Il y’a aussi cette histoire d’un soir, en haut d’un escalier (Nuits Fauves) qui est venu s’ajouter au coup de cœur/gueule d’un garçon qui n’est pas vraiment l’homme idéal quand il se fout à poil (Kané). Fauve a confirmé son statut de collectif ouvert avec le titre 4.000 îles, où d’autres personnes sont venues les rejoindre.
C’est aussi un des titres que le public se met à chanter entièrement pendant les concerts.
Les concerts justement. J’ai vu Fauve trois fois. J’ai vibré, mais j’ai aussi été déçu au Nouveau Casino : énergie trop dispersée, flow beaucoup trop urbain, public dissipé, etc.
J’ai par contre vraiment eu le frisson lors de la Nuit Fauve #3 à la Flèche d’Or. Le groupe a interprété des chansons encore peu connues à l’époque, dont Haut les cœurs et Blizzard. Sur le texte de Blizzard, ce fut la claque. S’en prendre après le blizzard, la honte, la tristesse et l’amour avec une rage si singulière ne me laissait pas indifférent. Pour la rage on pense à Wu Lyf. Pour les textes on pense à Arnaud Fleurent-Didier ou Taxi Girl.
Emmène-moi revoir une dernière fois
Ces endroits qui faisaient taire le vacarme
De mes idées noires
Sur Coq Music Smart Music, Fauve termine par un texte évoquant cette fille qui m’dit que je compte pour elle et peu importe comment. Le titre s’enchaîne avec Nuits Fauves, où cette (même ?) fille se retrouve au milieu des interrogations lubriques du chanteur. Le titre, en dehors du nom emprunté au film de Cyril Collard, est très cinématographique.
L’EP tout juste sorti nous est donc un peu familier puisqu’il contient Kané, LEUR tube. Dommage que sur cette nouvelle version, les échos et la voix féminine ont disparu.
Difficile de ne pas avoir les entrailles serrées à l’écoute du texte de Rub a dub. Les mots sont plutôt banals, mais sont dit avec une sincérité qui me touche (pareil pour le jeune duo The Pirouettes sur le titre Hortensia Summer).
Aujourd’hui tout me plait chez Fauve : les mots utilisés, l’urgence avec laquelle ils sont écrits, la rage avec laquelle ils sont dits. Les instrumentations aussi, les intros, les voix off qui viennent calmer le rythme. Les vidéos…
Je souhaite à Fauve une longue route, mais si tout devait s’arrêtait là, je crois que leur titres déjà disponibles me poursuivraient pendant longtemps, comme c’est le cas pour l’unique EP de Boat Club.
Le groupe sera en concert au Bataclan le 7 juin, complet depuis belle lurette. Evidemment, j’y serai.
Ecoutez l’album
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