2012 Albums/EP

Crystal Castles – III

Crystal Castles – III

Crystal Castles

Crystal Castles, le duo Canadien qui aime bidouiller ses machines électroniques, revient cet automne avec leur troisième album, simplement intitulé III.

Le premier sorti en 2008, avait eu son petit succès, notamment avec des titres comme Crimewave où l’on découvrait alors un duo électro un peu foufou, préférant les signes religieux tachés de sang aux barbies.

Ils ont sorti l’été 2010 leur second album, II, que j’ai tant chéri. Froid au premier abord, limite rebutant, j’ai mis du temps à me laisser séduire. Et c’est pourtant cet album qui contient les pièces maitresses du jeune duo : Not In Love, Celestica, Baptism sans oublier, The Year Of Silence, ma préférée. Leurs chansons font transpirer, difficile de rester impassible à l’écoute de ces titres. Comme la chanteuse, on a envie de crier (Dieu merci sa voix est trafiquée par ordinateur, ce qui ne rend pas le tout inaudible).

Crystal Castles - III

Pour leur troisième album, Crystal Castles n’aide pas dans la séduction avec cette photo de Samuel Aranda. Une femme voilée, tenant son fils contre elle après que celui-ci ait été exposé à des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation au Yémen. Ca annonce la couleur.
Il suffit de prendre au hasard quelques titres pour voir qu’on écoutera pas une BO des Bisounours : Warth of God, Kerosene, Pale Flesh, Sad Eyes, Violent Youth, Child I will hurt you.

Le premier titre Plague est presque flippant. La voix quasi criarde d’Alice Glass est recouverte de sonorités anxiogènes. Et pourtant on retrouve une certaine douceur dans la mélodie. Les rythmes violents sont entrecoupés de plages plus électro, où les instruments partent en retrait. Pour cet album, Crystal Castles s’est interdit d’utiliser des ordinateurs lors de l’enregistrement. Ils ont couché ses titres sur cassettes en une prise.

Tout au long de l’album, on arpente des endroits de plus en plus glauques et angoissants. Des rues abandonnées au parking souterrains plongés dans le noir, III ne rassure pas. Les bruits sont stridents dans le monde Crystal Castles, irritent parfos l’oreille, mais à cette angoisse se mêle une énergie positive que l’on a envie de recracher. Ces chansons ont toutes le pouvoir de nous aider à nous défouler. Alice Glass vient cracher sa haine, son espoir perdu en l’humanité.

Wrath of God et ses accélérations rythmiques augmentent l’afflux sanguin, alors que Kerosene ou Affection apparaissent, en apparence, plus calme.

Sur la deuxième partie du disque, le rythme ralentit. Insulin évoque Doe Deer du précédent album pour sa sonorité saturée, pendant que Trangender ralentit le rythme cardiaque, placant au passage ce titre comme l’un de mes préférés. Sur Violent Youth, Crystal Castles ressort les mélodies 8-bits, et transformerai presque ces caves sombres à l’atmosphère étouffantes en piste de dancefloor.

J’ai l’impression qu’après plusieurs écoutes, ces titres auraient très bien pu faire partie de leur second album, cotoyant Baptism ou Suffocation. Mais il semblerait que cet album serait la fin d’un cycle pour le groupe. Attendons donc avec curiosité le successeur, mais en attendons, défoulons-nous.

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